we're out of control

Dans ta vie, tu traversais différentes périodes totalement différentes. Parfois, tu pouvais rester dans ton lit à somnoler et à ne rien vouloir faire de tes journées à part regarder le réveil de temps en temps. Puis, sans trop savoir pourquoi, tu pouvais devenir la fille qui voulait sortir tous les soirs pour voir ses amis, qui ne voulait pas rentrer chez elle avant d'apercevoir les premiers rayons de l'aube. Toi-même, tu ne pouvais pas expliquer ces différents moments, mais ce qui était sûr, c'est qu'aujourd'hui, tu te sentais dans une forme olympique, à tel point qu'il fallait absolument que tu te dépenses. Mais tu n'aimais pas les activités trop monotones, alors les joggings n'étaient pas fait pour toi. Et c'était encore pire si quelqu'un courrait avec toi parce que tu te transformais en moulin à paroles et tu perdais ton souffle en quelques minutes.

Tu avais découvert le Blizz il y a peu de temps, et tu avais toujours pensé que ça devait être vraiment amusant d'aller faire de la patinoire en plein été. En entrant dans le bâtiment, tu trépignais à l'idée de te lancer sur la glace telle une patineuse professionnelle. Un souffle d'air frais vint te cueillir, mais ce n'était pas désagréable. Tu louais une paire de patins en priant pour qu'ils aient ta pointure, puis tu t'emmêlais les pinceaux pendant une dizaine de minutes parce que c'était une vraie plaie de lacer ces trucs. Finalement, tu te lançais sur la glace et tu t'accrochais au bord, et t'excusais à chaque fois que tu devais contourner quelqu'un. Au bout de quelques tours ainsi, tu décidais de te lancer. Tu posais un pied devant l'autre comme si tu marchais, mais ça te donnait un peu la démarche d'un pingouin, et c'était clairement pas la bonne technique, mais tu y allais au feeling.

Satisfaite, tu souriais comme une idiote, fière de glisser sans tomber. Tu agitais tes bras dans tous les sens pour conserver un certain équilibre. A force, tu commençais à comprendre comment ça fonctionnait et tes mouvements de jambes se faisaient moins hésitants. Sauf que dans ton excitation, tu n'avais même pas considéré l'option de freiner. Tu te retrouvais ainsi à faire une belle ligne droite en direction de quelqu'un en serrant les dents. Lui, tu n'allais pas pouvoir l'éviter. Alors tu plissais les yeux en prévoyant le choc. « Je... J'arrive ! » Tu couinais même si la collision était inévitable, et que ça ne servait pas à grand chose de dire que tu allais "arriver", tu aurais mieux fait de crier "je vais vous faucher", ça aurait été plus explicite.